- LITUANIE - Actualité (1990-1996)
- LITUANIE - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique de LituaniePolitique intérieureLes 24 février et 4 mars 1990 se tiennent les premières élections législatives libres depuis la guerre; elles consacrent le succès du mouvement indépendantiste Sajudis, qui obtient la majorité des deux tiers.Le 11 mars, le Parlement élit à sa présidence Vytautas Landsbergis, président du Sajudis, et proclame l’indépendance de la République. Le 15, à Moscou, le Congrès des députés adopte une résolution réaffirmant la souveraineté de l’U.R.S.S. sur la Lituanie, qu’elle a annexée en 1940. Le 23, une centaine de chars soviétiques pénètrent dans Vilnius. Le 31, les soldats soviétiques occupent des bâtiments publics. Le 13 avril, Mikhaïl Gorbatchev lance, en vain, un ultimatum à la Lituanie. Le 17, l’U.R.S.S. décide une réduction de 85 p. 100 de ses livraisons de gaz et interrompt les livraisons de pétrole le 19. Le 29 juin, les députés votent la «suspension» de la déclaration d’indépendance pour 100 jours à compter de l’ouverture de négociations avec Moscou. Celles-ci commencent le 2 octobre. L’embargo est levé.Le 10 janvier 1991, Mikhaïl Gorbatchev somme le Parlement lituanien de rétablir l’ancienne Constitution. Albertas Simenas forme le nouveau gouvernement, après la démission, le 8, de Kazimiera Prunskiene. Le 11, des blindés prennent position dans les rues de Vilnius. Le 13, l’armée, s’emparant d’autres bâtiments publics, se heurte à la résistance des volontaires lituaniens et de la foule qui entoure la tour de la télévision: 15 personnes sont tuées. Mikhaïl Gorbatchev rejette la responsabilité du coup de force sur les autorités locales.Le 9 février, les Lituaniens se prononcent en faveur de l’indépendance à 90,4 p. 100.Le 13 octobre 1992, adoption de la Constitution.Élections législatives (25 oct. et 15 nov.). Le Parti démocratique du travail (ex-communiste), dirigé par l’ancien numéro un communiste réformateur Algirdas Brazauskas, obtient la majorité absolue devant le Sajudis. Algirdas Brazauskas réaffirme son attachement à l’indépendance du pays, tout en préconisant un ralentissement des réformes et une intégration poussée des économies russe et lituanienne.Le 14 février 1993, Algirdas Brazauskas est élu président de la République.Le 25 mars 1995, les élections locales sont remportées par l’opposition conservatrice dirigée par Vytautas Landsbergis, qui obtient près de 30 p. 100 des suffrages, contre environ 20 p. 100 pour le Parti démocratique du travail du président Brazauskas.Le 10 novembre 1996, l’Union de la patrie de Vytautas Landsbergis et son allié chrétien-démocrate, réunis au sein d’une coalition de droite, remportent respectivement 70 et 16 sièges sur 141 au second tour des élections législatives. Le Parti démocratique du travail du président Brazauskas n’obtient que 12 élus. Le 25, Vytautas Landsbergis est élu président du Parlement. Son bras droit, Gediminas Vagnorius, sera nommé Premier ministre en remplacement de Mindaugas Stankevicius. Ce dernier avait lui-même remplacé, en février, Adolfas Slezevicius, impliqué dans un scandale financier.Vie économiqueEn 1991, le gouvernement entreprend un programme de privatisation accélérée des terres collectivisées par le régime communiste. Le 12 octobre, les 3 républiques Baltes décident de constituer une zone de libre-échange et d’éliminer les contrôles à leurs frontières communes.En 1992, la Lituanie ressent durement sa dépendance économique à l’égard de Moscou. Elle doit payer ses importations en devises convertibles et au prix du marché. Le 21 octobre, un accord stand-by est conclu avec le F.M.I.En 1993, la politique de stabilisation est encore loin d’avoir atteint ses objectifs, notamment en matière d’inflation. La monnaie d’avant guerre, le litas, est réintroduite le 25 juin. Elle remplace le talon, monnaie provisoire adoptée en octobre 1991 pour quitter la zone rouble. Le programme des privatisations est réalisé à 60 p. 100 en ce qui concerne les entreprises.En 1994, l’économie lituanienne poursuit son redressement. Le taux encore élevé de l’inflation, qui s’est toutefois considérablement ralentie, s’explique notamment par l’introduction de la T.V.A. Les privatisations se poursuivent: la quasi-totalité des P.M.E. et des logements, 60 p. 100 des entreprises industrielles et 30 p. 100 des terres agricoles ont été cédés grâce à un système de coupons distribués à la population. La monnaie nationale est rattachée au dollar. Le gouvernement met en place un système de protection sociale.En 1995, malgré de bons résultats, la transformation de l’économie lituanienne se poursuit à un rythme moins rapide que dans les autres républiques Baltes. Ce retard s’explique par les lenteurs de la restructuration du secteur financier et la faiblesse des investissements étrangers.En 1996, le nouveau Premier ministre nommé en novembre promet la relance de la politique de rigueur peu à peu délaissée par le pouvoir sortant. Au cours de l’année, le programme de privatisations se poursuit, l’inflation connaît une baisse importante, la croissance se maintient et la monnaie s’apprécie. En revanche, le chômage augmente et les déficits budgétaire et commercial se creusent.Le 20 juin, le Parlement adopte une révision de la Constitution qui permet de libéraliser l’accession à la propriété de la terre pour les étrangers, dans le but de favoriser les investissements extérieurs.Relations internationalesLe 12 mai 1990, les présidents des 3 républiques Baltes reconstituent le «Conseil de la Baltique» qui les avait réunies de 1934 à 1940.Le 26 juin, François Mitterrand et Helmut Kohl lancent un appel à Vytautas Landsbergis pour qu’il suspende les effets de la déclaration d’indépendance, afin de «faciliter l’ouverture de pourparlers avec Moscou».Le 2 septembre 1991, les États-Unis reconnaissent l’indépendance des 3 pays Baltes, comme l’ont fait une quarantaine de pays, dont la France, depuis la fin du mois d’août. Le 6, le Conseil d’État soviétique la reconnaît à son tour, annulant ainsi leur annexion par Staline en 1940, en application du pacte germano-soviétique. Le 10, la Lituanie, l’Estonie et la Lettonie sont admises au sein de la C.S.C.E. et, le 17, à l’O.N.U.Le 8 septembre 1992, à Moscou, les ministres russe et lituanien de la Défense signent un accord prévoyant le départ avant août 1993 des troupes de l’ex-Armée rouge encore cantonnées sur le territoire lituanien.Le 14 mai 1993, admission de la Lituanie au Conseil de l’Europe.Le 31 août, les derniers soldats russes quittent le territoire. Le règlement d’une indemnité compensant les dégâts causés par l’occupation soviétique doit avoir lieu ultérieurement. La Lituanie est le premier des 3 pays Baltes à obtenir l’évacuation des troupes de l’ex-Armée rouge. La population russe y est proportionnellement la moins importante et la mieux intégrée.Le 4 septembre, le pape Jean-Paul II entame sa première visite dans les pays Baltes et en ex-U.R.S.S. par la Lituanie, où il exprime son souhait d’une «nouvelle évangélisation» des anciens pays communistes.Réunis à Jürmala (Lettonie), le 19 janvier 1994, les Premiers ministres des 3 pays Baltes dénoncent le maintien éventuel des troupes russes sur leurs territoires.Le 12 juin 1995, la Lituanie, tout comme l’Estonie et la Lettonie, signe un accord d’association avec l’Union européenne qui prélude à sa prochaine intégration, au terme d’une période de transition plus courte que celle qui est imposée aux autres républiques issues du démantèlement de l’U.R.S.S.
Encyclopédie Universelle. 2012.